François BAYROU justifie sa candidature par sa volonté de dépasser la France des partis, pour gouverner en associant des élus de gauche et de droite.
Dans une récente interview au quotidien Le Monde, il annonce ainsi la création d'un gouvernement "composé de femmes et d'hommes compétents, d'accord sur les grands choix, et représentatifs des grandes sensibilités démocratiques du pays". Un gouvernement de rassemblement serait donc mis en place au lendemain des élections présidentielles, qui accordera, dans chaque circonscription, un "label" aux candidats qui le soutiendront.
Dans le même temps, François envisagerait de créer un "grand parti démocrate" pour la France.
Cette stratégie est à la fois incohérente et sans conviction:
- incohérente, puisque le candidat qui veut une "union nationale", qui souhaite dépasser les partis et apporter des "réponses non-partisanes", a comme premier réflexe de créer un nouveau parti. C'est dire à quel point il est en réalité un homme d'appareil, qui, entré dans la vie politique il y a 30 ans ( suppléant aux élections législatives de 1977), a toujours fonctionné avec et dans un parti. Ce qui le gêne, ce n'est pas la France des partis, c'est que ce ne soit pas la France de son parti, l'UDF;
- sans conviction: selon ses adversaires au second tour, François BAYROU inviterait les électeurs de Ségolène ROYAL ou de Nicolas SARKOZY à voter pour lui, en dépit du fossé qui les sépare.
Ce n'est donc plus l'électeur qui choisit en fonction du programme, mais le programme qui s'adapte en fonction de l'électeur.
Pour François BAYROU, l'essentiel ne réside pas dans les convictions ( elles sont si frêles, qu'elles peuvent changer du tout au tout suivant le résultat du 1er tour), mais dans la prise de pouvoir.
A suivre...