L’Abbé Pierre vient de nous quitter.
Dès « l’hiver 54 », il dénonçait la crise du logement qui avait d’autres raisons que celles d’aujourd’hui.
Nous étions au lendemain de la deuxième guerre mondiale, il fallait faire face à des besoins urgents de reconstruction.
Des cohabitations dramatiques entre générations se terminaient souvent en conflits.
Pour y remédier, la loi cadre de 1957 prévoyait déjà la construction de 300.000 logements par an pendant 5 ans pour venir à bout de la crise quantitative de logement.
C’est l’époque de la standardisation d’une architecture hâtive et de la création des « ZUP » qui ont été à la base des grands ensembles.
Ces tours et barres d’immeubles sont devenues des « ghettos », et les plans de rénovation urbaine se sont succédés.
Aujourd’hui, on démolit ces immeubles pour composer de la mixité sociale et favoriser des petits collectifs de qualité.
Après un constat d’échec des politiques précédentes, le gouvernement actuel a fait du logement une « grande cause nationale. Il n’a pas attendu le mouvement « Don Quichotte » pour faire une grande loi sur le logement.
La loi d’Engagement National pour le Logement et le Plan de Cohésion Sociale initiés par le gouvernement permettent désormais aux collectivités locales d’amplifier leur action, et sont en train de changer la donne en matière d’habitat.
Par ailleurs, la loi créant le droit au logement opposable revient à porter le logement, comme l’éducation et la santé, au niveau du droit imprescriptible et opposable.
Quant à la très forte relance de la construction, elle atteint un niveau jamais inégalé depuis 25 ans.
Les besoins de logements sont tels qu’il faudra maintenir un rythme de construction d’au moins 450.000 logements par an, pendant de nombreuses années.
Le Conseil Général des Hauts-de-Seine, que préside Nicolas Sarkozy, a décidé quant à lui de construire à terme 3.300 logements sociaux par an.
En ce qui concerne l’accession sociale à la propriété, l’allongement de l’espérance de vie force à revisiter toutes les politiques publiques et modifie le rapport à la location.
Il faut donner à chaque ménage la possibilité d’acquérir sa résidence principale.
Le statut de propriétaire n’est pas réservé aux « riches ». Posséder son logement à l’heure de la retraite est un réel élément de sécurité.
Pour cela le gouvernement a notamment abaissé la TVA à 5.5% pour l’accession sociale neuve à la propriété dans les quartiers en rénovation urbaine.
Tout l’équilibre d’une ville repose en fait sur la structure de son habitat, c’est la politique menée à Colombes.
Sans logement de qualité, sans la mise en place d’un véritable parcours résidentiel répondant aux besoins de tous, sans la possibilité d’accéder à la propriété pour le plus grand nombre, il ne peut y avoir de mixité sociale, de cohésion sociale et d’égalité des chances.
Nicole GOUETA
Maire de Colombes
Conseiller Général des Hauts de Seine
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